Brussels International Map Collectors' Circle


From our Press Review

Le Soir - 9 January 2003 - Page 20

Un cercle pour les amateurs de cartographie

Grâce au Brussels International Map Collectors' Circle, les passionnés de cartes et plans anciens et modernes vont enfin pouvoir se documenter facilement.

Entretien Jean Vouet

Le BIMCC (Brussels International Map Collectors' Circle) offre une plate-forme de qualité aux amateurs de cartographie, souvent confrontés à un manque d'informations. Henri Godts, son vice-président, nous commente ses activités et nous éclaire sur ce marché particulier.

Pourquoi avoir créé ce cercle ?
Même si des institutions comme la section Cartes et plans de la Bibliothèque royale existent, beaucoup d'amateurs avaient du mal à se documenter sur la cartographie. C'est un domaine qui reste très peu enseigné et, en Europe, il n'y a qu'une seule chaire en histoire de la cartographie, à Utrecht. De ce fait, une grande part de l'apport en cette matière résulte des échanges entre amateurs et collectionneurs. C'est en raison de cette lacune et pour favoriser ces échanges, que le cercle est né et qu'y sont organisées différentes activités (en anglais) telles que des séminaires (par exemple à propos de la conservation et de la restauration des cartes anciennes, de la bibliographie existant dans le domaine...), des conférences données par des orateurs prestigieux. Nous proposons aussi des tables rondes, des visites de collections ainsi qu'une newsletter en phase avec l'actualité.
Quel est le profil de vos membres ?
Le BIMCC est convivial et ouvert à tous, collectionneurs, amateurs, scientifiques... curieux de la carte ancienne. Quelques marchands font partie du cercle, mais à titre privé, car le BIMCC n'a rien de commercial. De plus en plus de jeunes adhèrent également au cercle en raison de l'intérêt croissant pour ce domaine toujours très accessible. En effet, on peut, pour des budgets raisonnables, se constituer une collection, notamment en achetant des cartes isolées de certaines régions qui ne sont pas fort prisées, comme les pays de l'Est ou, en Belgique, les provinces de Namur et de Hainaut. Il y a moyen de faire l'acquisition de belles pièces du XVIe siècle pour quelques milliers de francs.
Qu'est-ce qui fait la valeur d'une carte ?
L'offre et la demande. Les mappemondes, au vu de leur caractère universel, sont très prisées, de même que les cartes d'Amérique, car les Américains dépensent beaucoup pour posséder une carte de leur pays. Ainsi, une grande carte murale récente des USA vaut parfois autant qu'une carte du Hainaut du XVIe siècle. Les cartes d'Europe sont également prisées. Tout dépend aussi de la taille, de l'époque, du nombre de tirages...
La cartographie se limite-t-elle aux cartes anciennes ?
Non, c'est un domaine très vaste qui inclut aussi les pièces les plus modernes. Certains collectionnent les cartes de la seconde guerre mondiale, d'autres les cartes routières Michelin. En outre, la cartographie n'englobe pas uniquement cartes, plans, atlas et globes traditionnels. Des pièces très pointues telles que les cartes de propagande, les cartes d'aviation... entrent également dans le domaine. Il y a aussi des choses très originales comme ces carnets à destination des premiers utilisateurs de chemins de fer créés au XIXe par Vandermaelen. Chaque page de ces carnets reprenait le tracé d'une ligne ferroviaire, indiquant les différents arrêts et illustrant les différentes curiosités à voir sur le trajet.
Où acquérir une carte ancienne ?
Il y a tout d'abord les foires. Chaque année, lors de la foire de la Madeleine, deux stands proposent des centaines de feuilles. Il y a la Foire du livre ancien à Malines, la foire spécialisée de cartographie à Breda ainsi que des foires internationales de la cartographie à Paris et à Londres. Les libraires qui organisent des ventes aux enchères incluent régulièrement des cartes anciennes dans leurs vacations, et, enfin, certains marchands sont uniquement spécialisés dans la cartographie ancienne, voire même hyperspécialisés dans un seul cartographe.
On évoque souvent le rôle majeur joué par la Belgique dans le domaine de la cartographie. Qu'en est-il ?
Ce rôle fut énorme, grâce à deux noms du XVIe siècle : Ortelius, qui a uniformisé et rassemblé les cartes connues à la Renaissance formant ainsi le premier atlas, et Mercator, qui est à l'origine du procédé de la projection. Ces deux grands scientifiques ont donné forme à la cartographie moderne et ont été actifs dans la création d'instruments scientifiques liés à la cartographie. Ensuite, durant le XVIIe siècle, Amsterdam est devenu le centre majeur. Mais la Belgique a continué à jouer son rôle par-delà les siècles. Ainsi, au XIXe siècle, Philippe Vandermaelen, qui avait un établissement géographique à Bruxelles, a notamment édité les premiers atlas modernes avec les nouvelles techniques de la lithographie.

Bounameaux Art Press.

Le Soir du jeudi 9 janvier 2003

© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2002