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Îles, livres d’îles, Voyages à travers les îles


Paris, France
Séminaire de Master 1 et 2
Par Frank Lestringant, en association avec Georges Tolias
Le séminaire a lieu chaque mercredi, du 1er octobre 2014 au 13 mai 2015, de 16 h à 18 h, en Sorbonne, salle de séminaire de l’Occident moderne. Salle Pardailhe Galabrun-G 647.
Leur différence de situation, de dessin et de nature (constituées de terre, elles se définissent par l’eau qui les entoure) explique que les îles doivent être traitées à part des continents. De plus, les îles entraînent une disposition particulière de l’exposé.
Décrire les îles du monde, ou, mieux, décrire le monde par îles implique un émiettement de la matière géographique et aussi une plus grande liberté dans sa mise en ordre.
L’archipel peut être pris à partir de n’importe quel bout et dévidé à volonté, selon les parcours les plus variés.
Il est impossible de dénombrer les îles. L’inachèvement de l’archipel constitue en vérité une formidable richesse. C’est par les îles, élément mouvant et malléable, que le monde clos du Moyen Age s’est ouvert et renouvelé. Dans une imago mundi figée et fixée depuis des siècles, les îles du pourtour océanique contenaient la possibilité d’une expansion ; elles recelaient un dynamisme latent. Si le monde de la Renaissance a pu faire craquer ses coutures, c’est parce qu’à la périphérie des trois continents connus il tendait déjà à s’émietter. L’archipel circulaire aménageait aux limites de l’oekoumène un espace incertain et mouvant où le rêve était tout près de se concrétiser.
Le dynamisme des îles est inhérent à leur instabilité et à leur impossible dénombrement. L’île est mobile comme le navire ou la bouée dérivante, comme l’esturgeon ou le poisson Jasconius, sur le dos duquel chaque dimanche de Pâques pendant sept ans le bon abbé saint Brandan célèbre la messe. Amas d’îles au pourtour de la mappemonde, l’archipel océanique est aussi meuble que le sable du littoral ou la poussière d’étoiles du firmament. Disséminées, éparpillées, ces réserves d’imaginaire échappent à la prise, fuient entre les doigts. Pourtant leur capture et leur réunion en un agglomérat solide ne sont qu’une affaire de temps.
Le déroulement du séminaire ne sera pas strictement chronologique. Il ne s’interdira ni les chemins de traverse ni les perspectives cavalières, de manière à susciter des rapprochements dans l’espace et le temps pointant jusqu’à notre modernité.
Calendrier des séances
  • Mercredi 1er octobre 2014 : Introduction.
  • Mercredi 8 octobre 2014 : Introduction, suite.
  • Mercredi 15 octobre 2014 : L’atlas ou La Cosmographie universelle de Guillaume Le Testu (1556).
  • Mercredi 22 octobre 2014 : Les îles de Rabelais et l’océan d’occident.
  • Mercredi 12 novembre 2014 : Le Tiers livre de Rabelais : Panurge, loin des îles ! Panurge et le Tiers Livre : le monde dans une tête.
  • Mercredi 19 novembre 2014 : Isolarii du XXe siècle : Saint-Exupéry, Michaux,
  • Mercredi 26 novembre 2014 : séance animée par Georges Tolias. Marie-Anaïs Guegan, « Loys Masson ».
  • Mercredi 3 décembre 2014 : Corentin Zurlo-Truche, Le paradoxe insulaire dans La Quarantaine de Le Clézio.
  • Mercredi 10 décembre 2014 : Kevin Bouffard, « L’Utopie de Thomas More ».
  • Mercredi 17 décembre 2014 : séance animée par Sylvain Ledda, « Les îles d’Alexandre Dumas, dans Le Comte de Monte-Cristo ».
  • Mercredi 7 janvier 2014 : séance animée par Georges Tolias, « L’Archipel grec »
  • Mercredi 28 janvier 2015 : ouverture du séminaire, second semestre.
  • Mercredi 4 février 2015 : séance annulée en raison du CNU.
  • Mercredi 11 février 2015 : deuxième séance en présence de Burghart Schmidt (Montpellier).
  • Mercredi 18 février 2015 : troisième séance.
  • Mercredi 4 mars 2015 : Édith Karagiannis (Université de Strasbourg), « Les îles grecques du Grand Insulaire d’André Thevet : refuges, retraites, exils ».
  • Mercredi 11 mars 2015 : Georges Tolias, CNRS d’Athènes : « Archipels encyclopédiques au XVIIIe siècle ».
  • Mercredi 18 mars 2015 : Emmanuelle Vagnon, CNRS : « Une version en français du Liber Insularum Archipelagi de Cristoforo Buondelmonti : BNF, ms français 2794 ».
  • Mercredi 25 mars 2015 : Frédérique Dubard de Gaillarbois (Uni. Paris-Sorbonne), « L’île solaire de Tommaso Campanella ».
  • Mercredi 1er avril 2015 : Esther Pinon, « Les îles de Marguerite Yourcenar ».
  • Mercredi 8 avril 2015 : Jean-Marc Besse (CNRS), « L’atlas et la présence du modèle insulaire au sein de cette forme éditoriale ».
  • Mercredi 15 avril 2015 : Nathalie Lenina (Université de Toronto), « Un hiver à Majorque de George Sand ».
  • Mercredi 6 mai 2015 : Cornelia Klettke (Université de Potsdam), « L’Insulaire-récit de Michel Tournier : Les Météores ».
  • Mercredi 13 mai 2015 : Kirsten Kramer (Université de Bielefeld) : « Nature et culture à l’âge des Lumières : le modèle insulaire et le droit naturel dans le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot ».
Venue: Sorbonne, salle de séminaire de l’Occident moderne. Salle Pardailhe Galabrun-G 647
Language: French